Motorola a-t-il volontairement freiné le G4 ?
La firme texane aux ailes d’argent peut-elle être considérée comme responsable de la défaite du clan PowerPC dans la bataille du gigahertz ? Scotché à 500 MHz pendant un an et demi, le processeur G4 a perdu peu à peu de sa superbe dans la bataille marketing engagée par les constructeurs du clan Wintel, et plus spécifiquement AMD et Intel. Apple serait en train de préparer la reconquête.
La décision d’Apple de couper l’herbe sous le pied des cloneurs aurait-elle entraîné une mesure de rétorsion de la part de Motorola, notamment en bloquant l’ apparition de nouvelles fréquences de G4 ? A l’époque, c’est-à-dire à l’automne 1997, la décision de la Pomme envoie purement et simplement aux oubliettes le projet de plate-forme CHRP (voir encadré). Une décision qui soulève une question de poids : peut-on faire confiance à Apple à l’avenir ? Les investissements consentis dans des technologies destinées à sa seule utilisation sont-ils viables ? Il semble que chez Motorola, la réponse à cette question ait amené les dirigeants de la firme à lever le pied sur les investissements en recherche et développement du G4, le processeur de nouvelle génération attendu par Apple en 1999 et qui dès son lancement a présenté des problèmes structurels de vitesse. Annoncé en août 1999 à 400, 450 et 500 MHz, le processeur n’a finalement été disponible qu’à 350, 400 et 450 MHz dans un premier temps, les 500 MHz n’étant disponibles dans les machines livrées par la Pomme que quelques mois après leur lancement. S’ensuit une année d’annonces diverses avertissant de l’arrivée imminente de puces à 800 MHz (voir édition du 30 mars 2000). Mais rien à l’horizon. Ni en août, au premier anniversaire du G4, ni en octobre, durant le forum sur les processeurs de San Jose (voir édition du 10 octobre 2000). Il faut attendre janvier 2001 pour que le G4 passe à 733 MHz (voir édition du 11 janvier 2001). Un an et demi après son lancement !A la lumière de cette relecture de la petite histoire du PowerPC, Motorola ne peut pas véritablement être accusé d’avoir « freiné » le développement du G4, mais plutôt de ne pas l’avoir poussé. Cette rumeur est soulignée par d’anciens ingénieurs de la firme texane qui indiquent que si l’équipe de développement était motivée, elle ne disposait pas des moyens nécessaires. Tout devrait pourtant changer dans les six mois à venir : il semble qu’Apple ait repris en interne une très grosse partie du développement des puces qu’elle utilise, depuis l’année 2000 (voir édition du 29 juin 2001). Ses premiers résultats seraient déjà dans les machines de 2001 et notamment les PowerMac. La rumeur de développements très rapides dans les locaux de l’Infinite Loop se poursuit : la firme disposerait de plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires de G4 7450 pour machines de bureau tournant à 800 et 900 MHz, ainsi que quelques unités tournant à 1 GHz, la limite supérieure touchant les 1,2 GHz. Les portables Mac pourraient être équipés de G4 7460 tournant entre 1 et 1,5 GHz l’année prochaine.Des gigahertz en pagaille Et il se dit enfin qu’Apple travaille à tire d’ailes sur le G5. Pour faire oublier le fiasco du G4 ? Les premiers exemplaires de ces puces tournant à 1,5 et 1,6 GHz seraient en cours de tests dans les labos de Cupertino. Selon un correspondant de MacOSRumors, les premiers exemplaires équipés du moteur de calcul Altivec, mais non encore équipés de la mémoire cache L3, seraient stables jusqu’à 1,3 GHz. Les tests de performance sur Photoshop auraient atteint 4,2 fois les vitesses atteintes sur les G4 les plus rapides actuellement, avant plantage du prototype. Le G5 pourrait être introduit sur le marché à MacWorld San Francisco en janvier 2002 aux alentours de 1,4 GHz, la production pouvant démarrer en fin d’année 2001. Le potentiel du G5 fait rêver : la puce devrait pouvoir atteindre les 5 GHz à la fin de son cycle de vie. Et après ? Apple aurait déjà signé des accords avec IBM sur la définition d’un G6 qui lui succèderait. Pour le moment Motorola se fait tirer l’oreille pour y participer. Il faut dire qu’Apple pourrait racheter son activité PowerPC destinée aux ordinateurs d’ici à l’année prochaine. Ceci explique peut-être cela…